Brassin Collectif – Ainu 1 – Brewferm Indiana Ale Le brassin venu des enfers

Avant même de commencer à brasser, je me suis équipé. D’abord de matériel, bien entendu, mais aussi de personnel, en l’occurence Chiky, le co-brasseur, et le fiston, qui aime tourner des robinets. On n’a jamais assez de bras.

Dans un second temps, j’ai ouvert ma petite boîte pour en observer le contenu :

brouland-contenu.jpg
Coucou je viens pas du même kit en fait

Il y a trois choses dans ces kits :

  1. Le(s) malt(s)
    On va le concasser au moulin pour en faire la base de la maische
  2. Le(s) houblon(s)
    On va les mettre pendant l’ébullition, ou à cru, pour aromatiser le moût
  3. La/les levure(s)
    C’est notre générateur à glouglou qu’on va mettre dans le fut de fermentation avec le moût froid

Alors à partir de tout ça, comment fait-on de la bière m’sieur ?

La recette pour brasser une bière n’est pas si compliquée, cf. ce chouette Schéma, fait par Aurélien pour Univers Bière :

schema_tout_grain

Chiky et moi-même, plein de confiance, nous attelâmes à la tâche vers 13h30 après un repas ma foi d’un fort beau gabarit.

Tels les shadoks, nous pompâmes moult malts :

 

Première erreur

Mais déjà ici, notre première erreur, de ne pas avoir plus anticipé le fait qu’il fallait paralléliser et remplir l’eau, qu’il fallait faire chauffer à dans notre cas environ 41° (car décoction multi pallier, etc).

Voici donc le charmant bricolage pour profiter de l’eau filtrée du frigo, sans s’emmerder à tenir appuyer le déclencheur de l’eau trop longtemps :

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Le geek lambda n’aime pas tenir un bouton appuyé longtemps

De fait, le tuyau sert à ne « pas trop oxygéner » l’eau. Ma réticence naturelle au baratin fait sonner mon pipeaudar, mais bon dans l’absolu c’est plus pratique pour mettre dans le seau ~18L d’eau, donc j’ai écouté mes aînés. À noter, nous avons fait cela dans un seau gradué afin d’être certain de pouvoir mesurer la quantité d’eau (on y revient plus tard).

Suite à quoi, profitons de notre amie la gravité pour  transvaser ce seau dans le récipient où nous allons préparer notre maische :

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Du malt concassé se cache sur cette image, sauras-tu le trouver ?

Celui-ci fuyait légèrement au niveau du robinet. Petit nettoyage express d’une clé, petit serrage et plus rien n’y paraît.

Deuxième erreur

Ici, deuxième erreur. Non seulement nous avions sous-estimé la parallélisation nécessaire, mais également le temps de montée entre les différents paliers. Chauffer 20L+5kg de malt de 41 à 62, puis 72, puis 78 degrés, cela prend du temps.

Entre temps, nous avons beaucoup remué. La sonde thermique digitale (dont on voit le fil sur la photo) a beaucoup aidé à essayer de viser une température homogène (sur le fond, trop chaud, sur le haut trop froid). Nous avions aussi sous-estimé le temps total de brassage manuel et avons commencé à penser à automatiser le processus, sans nul doute comme tous nos prédécesseurs, pour cause de malôbra.

Moult temps passe, la lumière baisse, et il est temps de filtrer la maîche après un test d’iode concluant.

Troisième erreur

Décidés à accélérer un peu les choses, et malgré quelques petites recirculations, nous n’avons que très peu attendu avant de commencer filtrer la maische et rincer les drèches.

A fortiori, regardez bien sur cette photo, le récipient dans lequel nous avons directement mis le moût issu du rinçage :

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Coucou je suis ton ami pas gradué

Pour une première fois, nous l’avons mis dans un récipient non gradué… et de fait, impossible de savoir précisément sauf « à vue de nez » le volume à porter à ébullition qui se trouvait dans la cuve. A vue de nez moins que les ~24L attendus, ceci dit.

Dans tous les cas, et au regard de la densité finale (on y reviendra) c’est ici le moment de rincer plus doucement et surtout de casser le gâteau de drèches avant de recirculer, ainsi que potentiellement de recirculer par lot avec une passoire pour éviter de trop remuer.

Mais hop, on porte à ébullition :

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Ne prêtez pas attention à R2D2 ou aux bières camouflées sur cette photo, on cuit

Et au temps venu, 10 minute dans notre recette, on y colle la p’tite chaussette de houblon :

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Glurg glurg

C’est le moment que Chiky a choisi pour rentrer chez lui car il avait soi disant des responsabilités en tant que parent.

Et c’est là que surviennent les très difficiles :

Quatrième et cinquième erreurs

J’avais trouvé un tryptique d’adapteurs afin de brancher l’arrivée d’eau sur le robinet de la cuisine (comme vu sur la photo). J’ai branché tout le reste au refroidisseur à plaques, et roulez jeunesse on commence à faire couler.

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Le Refroidisseur À Plaques venu des Abysses

La légende parle de ce premier brassin où l’on aurait « oublié » plusieurs choses, parmi lesquelles de vérifier la température maximale recommandée pour les types de tuyau (e.g. le PVC renforcé normalement c’est 60°, le moût lui est à 100° et doit passer par le silicone du coup).

De fait, un matériau soumis à la chaleur se dilate. C’est ce qui est arrivé à mon tuyau de PVC qui, après quelques minutes a décidé de faire couler du moût par terre.
Mais tel un vaillant soldat, j’ai céans fermé le robinet de la cuve !

Visiblement de manière un peu vive car celui-ci m’est resté dans les doigts et a donc ouvert totalement le robinet.
Après quelques menues actions dans le moût bouillant se déversant dans ma cuisine, j’ai enfin pu mettre un terme à l’hémorragie, ce faisant citant quelques jurons à faire pâlir Cyril Hanouna.

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Le sentiment du carrelage de la cuisine après tout ce moût : celui d’être du velco prévu pour le lancer de nains

Sixième erreur

Dans la panique j’en ai profité pour remplir l’éprouvette pour la mesure de densité. Avec du moût bouillant.

Donc oui, la mesure était fausse. 1050 environ (donc dans les eaux de 1070-1080 dépendant de ma capacité à lire, ce qui me semble très peu probable, mais bon). Fera mieux la prochaine fois.

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Suite à quoi, rajout avec quelque galère du starter de levure que j’avais préparé (il était trop chaud pour mettre la levure à la base, donc coupage à l’eau froide en urgence, bref… débutant !), et hop, on ferme le fut.

Mais le plus important c’est le lendemain…

 

TL;DR :

  • Fixer les tuyaux avec des colliers de serrage (le moût bouillant, c’est chaud, surtout sur les pieds).
  • Remonter un robinet de cuve = problème (particulièrement quand elle est chaude)
  • Quand les deux cas précédents arrivent en même temps : win (un tuyau a sauté et en essayant de fermer le robinet il m’est resté dans les doigts. Ma cuisine est un papier tue mouche à taille humaine tellement ça colle).
  • Rincer plus les drèches (les premiers litres) et attendre que le gâteau se forme quelques minutes avant de le faire => trop pressé petit padawan !
  • Penser au batch sparge (rinçage des drèches en plusieurs fois avec mélangeage du gâteau entre chaque batch) => et puis aussi parce que ça permet de bien maîtriser le volume final
  • Prendre en compte le temps de montée en température => parce que chauffer de 20° c’est pas instantané !
  • Densité : ne mesurer qu’à température ambiante ! => parce que sinon mauvaise surprise (quoi ? 1050 de densité mon brassin au lieu de ~1070 estimé ?).

Densité originale : ~1075
Volume final : ~15L

Bilan : peut mieux faire, mais toute première fois.

 

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